Artistes
Isabelle Dehay
Us, nos points communs jusqu’au 30 septembre 2025Oeuvre installée dans l'espace public, façade du cinéma Le Connétable, Clisson
Neve, jusqu’au 28 septembre 2025Cantina Alpina di Eclause, Italie
Expositions récentes – Pixselfies2022 - 2023
Expositions récentes – Paysage Dpi2017 - 2023
Pixselfies, 2018-2024Oeuvre participative
escalier d’honneur – 2021château d'Oiron
Paysage dpi # Marbella, 2020Barcelone, Espagne
Paysage dpi # Poblenou, 2018Barcelone, Espagne
Trung Binh Tân, 2018Casa de Velazquez / Hangar - Espagne
LOVE, 2018Printemps de l'art contemporain, Marseille
Paysage dpi # Petitcodiac, 2014Exposition au Centre Culturel Aberdeen, Moncton, Canada
Expositions personnelles
2025
- «Us, nos points communs», Festival Champ Libre, Clisson
- «Neve, pixels paintings», Cantina Alpina di Eclause
2024
- «Illusion», Quinzaine Photographique Nantaise
- «Pixselfies», Galerie du lycée Notre Dame de Challans
2023
- «Paysage Dpi», inaugurartion de la Fondation Artsolite, Saint-Jean-en-Royans
- «Pixels Paintings», Galerie 29, Châteaubriant
2022
- «Portraits Dpi», Château d'Oiron
- «Portraits Dpi», Galerie Éric Linard, Lagarde-Adhémar
- «Révanescence», Espace Ducros, Grignan
- «Pixels Paintings», Maison de la Tour, Valaurie
2019
- «Florilège», Galerie Éric Linard, Lagarde-Adhémar
2018
- «Trung Binh Tan», Espace Ducros, Grignan et Maison de la Tour, Valaurie (26)
- «Continuum», Casa de Velazquez, Madrid
- «Port Série», Galerie Souvenir, Barcelone, Esp
2016
- «Paysage Dpi # Verdures», Maison Garenne, Saint-Sauves d'Auvergne
2014
- «Paysage Dpi # Petitcodiac», Aberdeen FICFA, Moncton, Canada
2010
- «Les Progressions», Gallery Connexion, Fredericton, Canada
Expositions collectives
2021
- «Collection Artdelivery, école des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire», Collection Artdelivery, école des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire
2020
- «Bas les masques», espace public, Clisson
2018
- «Continuum», Casa de Velázquez, Madrid, Esp.
- «Territoires sonores», Mac Arteum, printemps de l'art contemporain, Marseille
- «Supervues», Hotel Burrhus, Vaison La Romaine
2017
- «Verdures, du tissage au pixels», Musée Bargoin, Clermont-Ferrand
2013
- «Immensity of the territory», Le Quai, Angers
2011
- «The last frontiers», Art gallery of Nova Scotia, Halifax, Canada
2010
- «Croisements numériques», Chapelle des Franciscains, Saint-Nazaire
2008
- «Nantais, qui sommes nous», Château des Ducs de Bretagne, Nantes
Résidences
2025
- «Residenza d'artista ad Cantina Alpina», Eclause, Italie
2023
- «L'arsolite», Saint-Jean-en-Royans
2018
- «Le Cube», Maison de la Tour, Valaurie
- «Casa de Velázquez, hors les murs», Hangar, Barcelone
2017
- «Vidéoforme», Clermont Ferrand
2014
- «Résidence croisée Aberdeen-Paradise», Moncton, Canada
2012
- «Musée de la Briqueterie», Langueux
2010
- «Struts Gallery», Sackville, Canada
2006
- «Chantier d'artistes», Lieu Unique, Nantes
Bourses, prix, aides
2023
- Région des Pays de la Loire
- DRAC Pays de la Loire
2018
- Institut de France, Casa de Velazquez
2016
- DRAC Pays de la Loire
2014
- Institut Français
Publications, diffusions
2025
- «Santé Mentale», revue n°300
2024
- «Pixselfies», M3C2 production
2022
- «Portraits Dpi», Groupe Lara et le Château d'Oiron, centre des monuments nationaux
2018
- «Paratext», Hangar, barcelone
2016
- «Verdures, du tissage aux pixels», Musée Bargoin, Clermont-Ferrand
- «Turbulence Vidéo #93, portrait d'artiste», Revue Vidéoformes, Clermont-Ferrand
- «Paysage Dpi», Résidence d'artiste Sancy Artense
2011
- «The last frontiers», Art Gallery of Nova scotia, Halifax, Canadaada
- «Bande à part», Télénantes, Pierrick Sorin Edition
2007
- «Né à Nantes comme tout le monde», revue 303, Pays de la Loire
Collections publiques, acquisitions
2020
- Artdelivery, Nantes
Workshops, enseignement
2025
- Portraits, collège Dom Sortais, Beaupreau
- Collège au cinéma, Conseil Départemental Loire Atlantique
- Pixels Paintings, collège Pierre Abelard, Vallet
2024
- Pixselfies, Lycée Notre Dame de Challans
2023
- Pixels Portraits, collège Vallée du Loir, Seiches sur le Loir
2022
- Art et philosophie, cité scolaire Jean Moulin, Thouars en partenariat avec le Château d'Oion
2021
- Atelier Pixels Paintings, Collège Jaume de Pierrelatte
2020
- Collège au cinéma, Conseil Départemental Loire Atlantique
- visite-conférence et work-shop au Château d'Oiron
2017
- Installation Jeune Public, Vidéoformes
2010
- Université de Moncton, Canada
- Ecole d'art de Saint-Nazaire
- Institut pour déficients visuels, Vertou
2009
- Ateliers kids, Scopitone, Nantes
- Plasticien au collège, Drac Pays de la Loire
2003
- Enseigne à l'école d'art du Choletais
Écoles, formations
1995
- Ecole des Beaux arts de Nantes
2007
- Ircam, Paris
2010
- Formation Pédagogie et handicap
Autres
2018
- ATEA, école des Beaux Arts de Tour
1997
- Guide conférencier et animateur du patrimoine
Artiste française, Isabelle Dehay mène une recherche sur l’image en mouvement. Elle a approfondi l’écriture d’un langage visuel, sensoriel et expérimental, et développe ses propres outils interactifs pour orchestrer des installations filmiques, souvent interactives, dans lesquelles dessins, fragments photographiques et vidéos s’articulent.
Diplômée de l’école des Beaux-Arts de Nantes, elle a réalisé de nombreux courts métrages en 16 mm, des pièces vidéo et d’art numérique, ainsi que des performances, et s’est de nombreuses fois associée à des musiciens et compositeurs pour la création de spectacles de musiques improvisées et contemporaines.
IMAGES MENTALES
Questionnant la perception de notre environnement physique et virtuel, les œuvres d’Isabelle Dehay réorganisent notre système de représentations en fragmentant l’image, l’information et, au plus secret, en tissant les pixels d’une image digitale. Cette orchestration minutieuse et éthérée des formes, en corrélation entre elles, sollicite le surgissement d’images mentales, de conjonctions, d’associations dans le sens autant psychanalytique qu’esthétique.
Son travail questionne notre mémoire, un lieu, un visage, l’ici et l’ailleurs. Il se frotte au processus cognitif nécessaire à la fabrication d’une représentation intérieure, mordue par l’effacement, le souvenir réinventé, une réalité recomposée.
À quel moment reconnaît-on un visage, un lieu ? Par quel cheminement nous devient-il familier ? Que retenir, plus qu’une vibration, une impression globale dont certaines informations manquantes ne nous empêche en rien de l’identifier ? Constamment retissées, comment se poétisent nos représentations ?
L’histoire s’écrit alors autant dans ses oublis que dans sa permanence. Isabelle Dehay rend compte de cette sélection opérée autant par la mémoire que par l’acte créatif pour transposer le réel en image mentale.
« À l’heure de l’intelligence artificielle, je conçois des outils pour analyser l’image photographique et les flux vidéo. La question du choix artistique est omniprésent. Il sous-tend toutes les étapes des dispositifs que je mets en place, plus que jamais au cœur des questionnements contemporains face à l’arrivée des nouvelles intelligences. Utilisant les algorithmes et les nouveaux médias, mon travail en questionne les limites, pour y intégrer le dérèglement, l’accident, à partir de règles du jeu ou de protocoles résolument subjectifs. Il s’opère des va et vient, retours ou repentirs dans l’écriture des programmes, couplés à l’expérience des prises de vues, absorbés dans le flux des images en mouvement. À partir de ressentis d’un environnement, je travaille la matière et la matrice des vidéos pour construire un regard analogique, agissant entre ces différentes étapes de pensées.
Nos représentations se façonnent sous le prisme de l’analyse que nous proposons des informations qui nous parviennent, du temps nécessaire à leur assimilation à travers nos propres émotions. La frontière entre numérique et réalité présente de possibles interstices. Là où précisément l’image mentale émerge en toute liberté. »
1- PIXSELFIES
Les Pixselfies sont réalisés à partir d’un dispositif intégrant un programme informatique et une caméra vidéo en direct.
Selon les protocoles définis, vitesse, couleur ou points communs entre chaque image d’un flux vidéo, les pixels de chaque vidéogramme sont triés en direct, en fonction du mouvement du modèle qui influe sur le portrait produit. Certains pixels sont conservés, d’autres oubliés. La série témoigne de l’organisation de l’information sur nos systèmes de représentation, que ce soit sur le corps physique, psychologique ou dans nos mémoires.
Par le tri opéré, chaque portrait obtenu devient un concentré de temporalités réorganisées, dont l’historique crée « l’épaisseur » de l’image. L’image se révèle par couches successives, suivant un processus pictural. Prolongeant le dialogue avec plusieurs siècles d’histoire de l’art, chaque portrait interroge la persistance du modèle, l’altération de son image dans la durée de la pause ou dans la succession des instants capturés par un regard artistique et sélectif.
La majorité des estampes produites dans la série sont des portraits réalisés avec les spectateurs de l’exposition Supervues à l’Hôtel Burrhus de Vaison-la-Romaine en 2019. Les Pixselfies ont été présentés à la galerie Éric Linard, à Valaurie et à Grignan (Drôme), au Château d’Oiron (79). Depuis, la série se complète pour constituer un catalogue qui regroupera à terme l’édition de Pixselfies réalisés sur plusieurs années.
2- PIXELS PAINTINGS
La série des Pixels Paintings se compose d’œuvres vidéo d’où sont extraites des images fixes sélectionnées. Estampes digigraphiques grand format, les images imprimées permettent de s’immerger à la fois dans la matière digitale et dans le velouté de l’encre pigmentaire.
Les Pixels Paintings sont construites à partir d’informations numériques manquantes ou réorganisées sur la durée des séquences filmées.
De la même façon que notre mémoire fragmente la représentation d’un souvenir, certaines parties de l’image ont disparu. Laissant surgir l’imaginaire dans la place laissée par la vacuité, le film se recouvre à chaque image par un nouvel échantillon de pixels.
Dans la lignée des artistes qui s’interrogent, depuis la naissance de la photographie et du cinéma, face à des images soumises aux temps de pause, les Pixels Paintings révèlent ce qui perdure de la représentation d’une figure dans la durée des mémoires humaines et artificielles.
La série se déploie sur plusieurs axes, allant d’une dimension intime et introspective (Love, Nus, Escaliers d’honneur) à une dimension sociale, le jeux, la danse et autres rondes (Pixel Painting # Marbella, # Poblenou, # déjeuner au parc). La série questionne également le déploiement du temps des paysages et mouvements végétaux (Pixels Painting # érable Color, # Saule, paysages du Vercors ou de la Drôme).
« Pascal (…) procède en mettant du désordre dans l’ordre d’arrivée de l’information : « Ce qui est nouveau ce ne sont pas les éléments mais l’ordre dans lequel ils sont disposés », écrit-il. En somme la découverte, l’invention, c’est à dire ce qui est sans mémoire possible et donc nouveau, c’est l’ordre dans lequel lui-seul, Pascal, pouvait mettre en relation ces éléments connus de tous et cela « faisant finalement céder la raison au sentiment ». »
Paul Virilio, Esthétique de la disparition.
3- PAYSAGES DPI 1
Les Paysages Dpi nous absorbent dans ces territoires urbains naturels, sociologiques et anthropologiques qui créent l’identité des lieux où le regard se pose. Délibérément artificiels, les œuvres de cette série attribuent une fragilité qui oscille entre la reconstruction fragmentée, triée, épurée jusqu’à l’effacement.
À travers la transcription analogique d’un territoire, chaque installation vidéo est scénographie, la déambulation des spectateurs vient révèler un espace mental et activer un travail de mémoire. L’artiste nous place face au temps cinématographique, face aux émotions qui surgissent d’une relation sensible au monde.
Phonétiquement, le titre Paysage Dpi (paysage des pays) donne à l’œuvre un statut de trace, de transcription quasi photographique d’un site tout en induisant l’idée du voyage. En même temps, le titre énonce le médium utilisé pour créer ces scénographies : dpi correspond à la résolution d’une image numérique (dots per inch ou points par pouce).
La nature est un regard. Nourri de souvenirs, de sensations, d’émotions, d’affects, ce regard est multiple. Variable selon les hommes et leurs histoires, personnelles et sociétales, il illustre un lien sensible et individuel avec l’environnement et ce qui nous entoure. Parce que le regard est toujours déterminé, qu’il révèle l’identité de l’observateur, le paysage vu et reconstitué devient ici le miroir de l’homme. Travaillant sur l’idée que la nature est mémoire, celle de l’artiste, Isabelle Dehay propose de reconstruire artificiellement une nature passée au filtre de sa subjectivité. L’utilisation de la technologie numérique dans sa forme générative permet à l’artiste d’offrir un espace en perpétuel changement. La nature ainsi recréée mêle récolte de plantes endogènes et vision poétique, et devient une image mentale qui s’inscrit dans l’histoire de l’art pictural du paysage. Mêlant dimension aléatoire et autonomie, l’œuvre reprend les notions propres à la nature et interroge sur l’opposition virtuel/réel. Paysage Dpi associe promenade onirique, contemplative et découverte active, et devient la mise en scène d’une nature artificielle et précieuse qui revisite notre rapport au monde, rappelant que l’homme est, parce qu’il pense la nature, celui qui la crée.
Charlotte Croissant, commissaire de l’exposition Verdures, du tissage aux pixels, au Musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole, 2017.
1. Phonétiquement, le titre Paysage dpi (paysage des pays) donne à l’œuvre un statut de trace, de transcription quasi photographique d’un site tout en induisant l’idée du voyage. En même temps, le titre énonce le médium utilisé : dpi correspond à la résolution d’une image numérique (dots per inch ou points par pouce).












