Artistes
Pierrick Naud : né en 1969 à Cholet, vit et travaille à Clisson.
La parade des échappées, 2023Abbaye Royale de Fontevraud
L’hypothèses des doublures, 2019Centre d'art 2 Angles, Flers
Merveilleux, 2021Centre d'art contemporain de Pontmain
À l’ombre des fétiches, 2020Galerie Modulab, Metz
Expositions personnelles
2021
- «Art Paris Art Fair », Galerie Modulab, Paris
- «L'hypothèse des doublures (suite)», Chapelle Ste Marie, Angers
- «Les limites du cavalier », Galerie Vachet Delmas, Sauve
2020
- «A l'ombre des fétiches», Galerie Modulab, Metz
2019
- «L'hypothèse des doublures (suite)», Centre d'art 2 Angles, Flers
- «L'hypothèse des doublures», Musée du Château, Flers
- «Sous les paupières un sillage», Galerie 5, Angers
2017
- «Confidences des archipels», La galerie Particulière, Paris
- «Conversations paradoxales», La loge, Beaupréau en Mauges
2016
- «Le serment», Ecole des Beaux-Arts TALM, Angers
2015
- «Le centre du vent», Artothèque d'Annecy, Annecy
2012
- «La nuit opère», La galerie Particulière, Paris
2010
- «Les métamorphoses», Centre d'Art de Montrelais, Montrelais
- «Drawing Now Paris», Carrousel du Louvre, Paris
2009
- «La ménagerie démontable», La galerie Particulière, Paris
2008
- «Les disparitions 1», Le Ring Artothèque, Nantes
- «Les disparitions 2», Galerie de l'IUFM, Vannes
- «Les disparitions 3», Lycée Victor Hugo, Hennebont
2007
- «Les mirages», Parc de Torrelodones, Madrid
2006
- «La mécanique du reflet», Le lieu Unique, Nantes
Expositions collectives
2023
- «Un été à Fontevraud», Commissariat E.Morin, Abbaye de Fontevraud
2022
- «Mix», Musée d'Art et d'Histoire, Cholet
- «Au pays des merveilles», Galerie Vachet-Delmas, Lyon
2021
- «La petite collection», Galerie Bertrand Grimont, Paris
- «Merveilleux», Centre d'art contemporain, Pontmain
- «Happy together», Gilles Balmet et sa collection, pavillon Carré de Baudoin, Paris
2020
- «Hors les murs», Galerie Vachet-Delmas, Nîmes
- «Le dessin du salon», MEAN, Saint Nazaire
2019
- «Une idée d'une collection», Galerie Vachet-Delmas, Sauve
2018
- «Itinéraires graphiques», Commissariat F.Malette, Lorient
- «Drawing Now Paris», Carreau du temple, Paris
2017
- «Ce qui était murmure», Collection J.-P. et M.Nuaud, fondation Zervos , Vézelay
- «A body of art», La galerie Particulière, Paris
2016
- «Dynamique des fluides», CAPA, Aubervilliers
- «Cent papiers», Musée Géo Charles, Echirolles
- «20 ans, art dans les chapelles», Galerie Jean Fournier, Paris
2015
- «A corps perdus», Artothèque de Vitré, Vitré
- «Drawing Now Paris», Carreau du temple, Paris
2014
- «Les esthétiques d'un monde désenchanté», Centre d'art contemporain, Meymac
- «Huston we've had a problem», Galerie Karima Célestin, Marseille
- «10 autour», Commissariat Julien Perrier, île d'Yeu
- «Collection Gilles Balmet», Ecole d'Art et de Design, Grenoble
- «Real maravilloso», La galerie particulière, Bruxelles
2013
- «Galerie Rapinel», Carte blanche à F.Malette, Bazouge la Perouze
2012
- «Display», Angers
- «Pulse», Contemporary Art Fair, Miami
- «Réelles fictions», Galerie d'Art du Choletais, Cholet
2011
- «Art on paper», The Brussels drawing Fair, Bruxelles
- «Drawing Now Paris», Carroussel du Louvre, Paris
2010
- «13 à table», Commissariat J.Perrier, Fort Liédot, île d'Aix
- «Jouvence», Carte blanche à Pierre Sterckx, château d'Ardelay, les Herbiers
- «Dessin : Acte 1», Musée des Beaux Arts, la Roche sur Yon
- «Persona», Galerie de l'école des Beaux Arts, Nantes
2009
- «Julien Perrier/Pierrick Naud», Artothèque d'Angers, Angers
- «Collections en regard», Musée Dobrée, Nantes
2008
- «L'art dans les chapelles», Pontivy
Résidences
2023
- «Résidence de création», Abbaye de Fontevraud
2020
- «Résidence de création CHU», Angers
2019
- «Résidence de création», Centre d'Art 2 Angles, Flers
2009
- «Résidence de création », Centre d'Art, Montrelais
2008
- «Lycée Victor Hugo d'Hennebont dans le cadre du projet Karta porté par la région Bretagne»
2006
- «Résidence de création », Le Lieu Unique, Nantes
Bourses, prix, aides
2023
- Lauréat de la Résidence «Entre les murs» à l’Abbaye de Fontevraud
2022
- Aide du CNAP à l'édition d'une monographie
2015
- Aide de la région Pays de la Loire à l'édition d'une première monographie
2014
- Atelier de la Saulaie, DRAC Pays de la Loire
2010
- Aide à la création DRAC Pays de la Loire
Publications, diffusions
2023
- «Le monde Diplomatique», Mai 2023
2021
- «Pierrick NAUD - Les limites du cavalier», Les feuillets de la galerie Vachet-Delmas
- «Le quotidien de l'Art», Edition spéciale Art Paris
- «Télérama», Art Paris 2021
2019
- «La canopée revue 29», Les éditions de la canopée, Languidic
- «Kostar N 65»
2017
- «Sous les paupières un sillage», Catalogue monographique, Filigranes Editions, textes Dominique A, Olivier Delavallade, Eric Pessan et Philippe Piguet
- «L'oeil magazine», Les secrets de fabrication des peintres , Philippe Piguet
- «Ce qui était murmure», Catalogue de l'exposition collection Martine et Jean-Pierre Nuaud, Fondation Zervos
2016
- «Le théâtre des oiseaux», Les éditions du chemin de fer
2015
- «Le magazine des Arts», Eté 2015, Claire Seznec
- «Kostar», Eté 2015
2013
- «Pawlonia N 3», Revue de l'école d'art du Choletais
2012
- «L'oeil magazine», Avril, Vincent Delaury
- «Arts magazine», Avril
- «Art Absolument», Mars, Alix Forgeot
- «Azar», Mars/Avril
- «Entre», N°5, Onirismes
2010
- «Kostar», Eé 2010
- «Artpress», Avril 2010, le dessin territoires d'explorations, Charles Arthur Boyer
Collections publiques, acquisitions
2020
- Artothèque d'Angers
2015
- Artothèque d'Annecy
- Artothèque de Vitré
- Artothèque de Grenoble
2014
- Musée de la Cohue, Vannes
2013
- Artothèque d'Annecy
2012
- Artothèque de Vitré
2011
- Artothèque de Vitré
2010
- Le Ring Artothèque de Nantes
- Artothèque de la Roche sur Yon
- Artothèque 2 Angles, Flers de l'Orne
2008
- Artothèque d'Hennebont
- Le Ring Artothèque de Nantes
2006
- Artothèque d'Angers
- Artothèque de la DDEC 49
2005
- Le Ring Artothèque de Nantes
Écoles, formations
1993
- DNSEP, diplôme national supérieur d'expression plastique, avec mention à l'Ecole régionale des beaux-arts de Nantes
Pierrick NAUD, révélation et énigme
Pierrick Naud, révélation et énigme
« Habillé en costume et cravate sombres, chemise blanche et masque noir, je déambulerai lentement dans les couloirs, sur la cour. M’asseyant sur un banc, m’appuyant contre un arbre…, j’attendrai la rencontre. » Pierrick Naud décrit ainsi les conditions d’une performance qu’il a réalisée en 2008, dans le cadre d’une résidence au lycée Victor Hugo d’Hennebont, en Bretagne. Ces quelques mots condensent exactement ce qu’il en est de sa démarche et des formulations plastiques qu’il lui donne. La figure humaine et la question du masque en sont les vecteurs primordiaux et y déterminent de fait la quête d’une troublante communication.
Notre image, sinon celle qu’il invente et qui parcourt son œuvre, l’artiste en envisage une représentation qui la renvoie à l’ordre d’une iconographie paradoxale, tout à la fois étrange et familière. Par-delà toute considération d’identité, il en propose une figure universelle qu’il dresse en modèles génériques et qu’il met en jeu dans des saynètes innommables. Qu’elles soient livrées dans leur solitude, sur fond volontiers nébuleux, ou qu’elles soient prises au piège d’un lacis qui les brouille, voire les dédouble, les figures de Pierrick Naud imposent au regard une présence mémorable forte de leur histoire enfouie. Son art est requis par l’idée d’une révélation, jouant ainsi d’une dialectique qui balance entre disparition et épiphanie comme pour mieux signifier la difficulté d’un être au monde.
L’intérêt de l’artiste pour la photographie ajouté au choix quasi exclusif qu’il a fait du dessin prend ici tout son sens. Ces deux modes sont ontologiquement ceux-là mêmes d’une relation en prise directe avec la question de l’image. Or celle-ci est centrale chez Pierrick Naud. Le fait que la photographie se détermine au rapport d’un avènement et que le dessin est à l’écho de l’enregistrement de la voix haute de la pensée qualifie sa démarche à l’aune d’une esthétique sensible qui en dit long de l’expression d’une intériorité.
Que toutes ses figures présentent un visage plus ou moins masqué, les privant systématiquement de leur regard, ne les empêche nullement d’être en situation active, en un moment suspendu, dans une posture qui nous interpelle et qui fait la part belle à la dimension de l’énigme. Leur mystère est parfois augmenté par la façon dont l’artiste nous les donne à voir sujettes à toutes sortes de métamorphoses végétales ou animales, comme pour accréditer leur existence imaginaire et les faire appartenir à un monde autre. Un monde surréel comme la mémoire aime à en jouer dès lors qu’elle est en butte à la possibilité de se souvenir et qu’elle s’invente une échappée mêlée d’étrange et d’incongru.
« Le beau est toujours bizarre », proclamait en son temps Charles Baudelaire. L’œuvre de Pierrick Naud en est une magistrale illustration. Elle vise à bousculer nos habitudes perceptives, à interroger nos certitudes et à remettre en questions nos affirmations. Le programme est ambitieux. Il est à la hauteur d’un pari que se doit de tenir tout artiste digne de ce nom : celui de ne jamais nous laisser en repos et de nous obliger au qui-vive permanent pour ce que, de sa fréquentation, nous ne devons pas sortir indemne.
Philippe Piguet
C’est un conte. Un conte où les personnages seraient non identifiés, leurs visages, leurs silhouettes rattrapés par l’ombre, ou bien s’en extrayant, sans y parvenir tout à fait, comme submergés par la part d’obscurité qu’ils renferment, ou dont ils sont issus ; le corps mi homme mi animal, où le végétal s’immisce, enracinant une créature de l’intérieur ; les traits brouillés, la trace tantôt ténue, tantôt surlignée, de traits antérieurs apparaissant, tels de légers décadrages, en soubassement, comme une histoire dont le conteur modifierait les détails, remodelant le récit, et l’achevant sans effacer la trace des détours empruntés.
Le conteur, ce serait le spectateur lui même. Car on peut se raconter beaucoup d’histoires en regardant les dessins de Pierrick Naud, à partir des points d’interrogation dont ils sont parsemés ; ils ne renvoient à aucune mythologie répertoriée, sinon à celle, subjective, que le spectateur se constitue avec ses propres références, son vécu et ses connaissances. Les personnages sont opaques et familiers : ils nous rappellent à d’autres, créatures de légendes, de bestiaires fantastiques, mais rechignent à nous livrer le secret d’un visage, le récit d’une origine. Ils sont, chacun, telle la pièce d’un puzzle plaquée contre un mur. L’œuvre est saturée de mystère, et en tant que telle ouverte, plus que d’autres, à l’interprétation.
Le trait se fait doux, rassurant, comme pour atténuer l’inquiétude qui sourd du dessin, contrebalancer les zones sombres, le noir épais qui ronge les personnages, les gagne ou les recouvre. C’est ce qu’on voit au premier abord : l’épaisseur de ce noir, son caractère expansif, et sa précision : sorte de négatif d’une vieille plaque photographique. Quand la lumière, les années passant, ruine l’image photographique qu’elle a pourtant fait naître, balayant la mémoire d’un visage, d’un lieu, c’est ici la nuit qui menace et vient se déposer sur les êtres. L’image témoigne alors d’une disparition annoncée : victoire sur la nuit, par conséquent et comme toujours, passagère.
Dominique A
Théâtre Naud
Théâtre Naud
Le théâtre de Pierrick Naud se décline en une multitude de scènes animées de figures plus ou moins fantomatiques. Théâtre d’ombres ou plutôt de clairs-obscurs. Pierrick Naud dessine. Au départ essentiellement en noir et blanc (magnifique utilisation du blanc du papier, en réserve, équilibres fragiles des pleins et des vides), le dessin incorpore désormais de la couleur qui apparaît de façon fort subtile, aussi discrète qu’efficace.
Les lignes, enlacées, superposées, les surfaces, travaillées de façon à façonner des volumes, jouent sur tous les plans. Avant-scène, fond de scène et coulisses. Le regard, happé dans les profondeurs du dessin, s’attarde.
Le monde pénètre l’œuvre par un jeu de copié-collé, découpes et superpositions de figures extraites du réel, plus ou moins transformées. Ni réalisme, ni fantasmagorie pure. Plutôt un regard attentif mais distant, parfois amusé, jamais cynique, appliqué au tumulte environnant des images.
Auteur, compositeur, interprète, Pierrick Naud a inventé une langue qui emprunte à d’autres, on reconnaît ici ou là dans ses mélopées, des morceaux de mots, rien qui puisse se traduire littéralement… pourtant l’on comprend ce langage. Il en est de même des dessins. Formes informes déformées. Images brouillées, récits cryptés… néanmoins quelque chose se dégage d’une drôle d’histoire presque vraisemblable. Une chose à la fois étrange et familière.
Cette économie singulière n’est pas ascèse mais exégèse. Pierrick Naud se méfie des images, de leur diffusion-circulation-utilisation-interprétation-instrumentalisation. Il triture ces figures pour faire ressortir une multitude de postures possibles. Théâtre, scène, jeu, fiction. Ni plus, ni moins que dans le réel, semble-t-il nous dire. Il les découpe et les combine, amusé et vigilant. Il se méfie du pouvoir de la « distraction ». Ses masques exorcisent le pouvoir aliénant du spectacle généralisé. Le trop plein d’images dans le monde, leur foisonnement dans l’œuvre de Pierrick Naud, nous renvoient brutalement au vide, à l’absence. Ses œuvres deviennent alors de vastes compositions où les figures se font grinçantes et grimaçantes comme celles de danses macabres. Figures dé-figurées c’est-à-dire détournées de leur vocation première, de leur usage courant, qui recomposent un vaste paysage où chacun peut pénétrer et s’enfoncer avec l’incertitude de se perdre. Le regard se trouble.
Olivier Delavallade, février 2009
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