par Pierre Fournier Le Ray
publié le 14.05.2024
Matière vive est un parcours expérimental d’accompagnement des artistes professionnels ou en voie de professionnalisation en Pays de la Loire, sur-mesure, par étapes et à la carte, dans une dimension collective et individuelle s’appuyant sur un programme de compagnonnage portée par le Pôle des arts visuels des Pays de la Loire.
Réseau d’Artistes s’associe avec le Pôle des arts visuels des Pays de la Loire afin de valoriser et soutenir le travail des 15 artistes qui ont été sélectionné·es pour participer à Matière vive.
Les lauréats :
– Sophie Baudry
– Blandine Berthelot
– Blanche Bonnel
– Jérémy Gouellou
– Brigitte Guillet
– Anne Lebréquer
– Adrien Ledoux
– Cécilia Obouo
– France Parsus
– Anna Picco
– Alice Suret-Canale
– Luce Terrasson
– Karine Van Ameringen
– Daniel Van de Velde
– Jingqi Yuan
Sophie Baudry
Le médium principal de Sophie Baudry est la broderie libre à l’aiguille et au crochet de Lunéville. Sa matière première est souvent issue de commerces de seconde main, d’heureux hasards et de dons. Elle conçoit ses peintures à l’aiguille comme les expressions de ses décors intérieurs. Un salon Victorien confiné accueille une adolescente qui mâche un malabar, une crique de la méditerranée se dilue dans une avalanche de neige, des « tâches » brodées entre mémoire, faux souvenirs et impressions fugaces.
Blandine Berthelot
La démarche artistique de Blandine Berthelot œuvre comme une forme de réappropriation de son héritage familial, culturel et esthétique. Elle y explore de façon analytique ses origines agricoles, bretonnes et catholiques. Sa pratique plastique s’appuie également sur des traditions paysannes, religieuses et païennes disparues ou en voie de disparition. En replaçant son histoire personnelle au sein de l’Histoire collective, en la transformant, en la racontant, une forme de réconciliation devient alors possible.
Blanche Bonnel
À travers une pratique de l’installation, de la sculpture et de la vidéo, Blanche Bonnel questionne nos rapports au vivant et nos manières d’habiter le monde. Sensible aux lieux qu’elle traverse, elle collecte les matières et les histoires qui y résident et entretient une certaine perméabilité entre son travail et les environnements qui l’entourent. Elle souhaite interroger la notion de cohabitation en déployant une gestuelle de la rencontre : entre les matières, avec les territoires et les êtres qui y vivent.
Jérémy Gouellou
Diplômé d’architecture et d’urbanisme, Jérémy Gouellou exerce en indépendant, et privilégie les créations artistiques, les recherches personnelles et l’enseignement. Jérémy Gouellou nourrit une fascination pour la découverte des territoires et de leurs composantes, pour l’exploration de tous les tissus de la ville, de ses formes et de ses représentations. Il développe une écriture photographique singulière, interrogeant son rapport affectif aux paysages et donnant à voir leurs transformations.
Brigitte Guillet
Issue d’un long parcours artistique textile, entre création, design, art contemporain ou encore métier d’art, Brigitte Guillet a toujours été portée et guidée par le fil et la matière. Ainsi, elle fait cohabiter les traditions ancestrales et l’innovation avec des matériaux techniques luminescents et réfléchissants. Ses œuvres se composent autour de la lumière, du reflet et de la transparence, avec pour médium de prédilection le tissage-main lequel induit un geste long et méticuleux.
Anne Lebréquer
Tenir debout. Cette locution évoque, pour Anne Lebréquer, la verticalité d’un point de vue physique, architectural et moral. C’est la base du corpus sculptural qu’elle a engagé depuis 2021. La représentation du corps animal se confond avec le corps humain et le corps social. L’artiste opère en creux pour donner chair à des fragments de corps, souvent d’équidés, en résine et fibre de verre, en cordes ou à partir de vestiges d’harnachement en cuir. Ces matières se transpercent et s’enlacent évoquant des dualités complexes inscrites dans des récits intimes et collectifs.
Adrien Ledoux
Issu d’une formation pluridisciplinaire, Adrien Ledoux développe une pratique à la croisée de diverses techniques. Ses interventions mettent en dialogue espace et abstraction à travers différents médiums : la peinture, le monotype, la sculpture et l’installation. La recherche et l’expérimentation tiennent une place privilégiée dans son travail, qui considère la forme finale de l’œuvre comme une partie, et non un aboutissement du processus artistique. La réalisation de ses projets in-situ repose sur une réflexion autour du contexte, afin que formes et sens dialoguent avec les supports.
Cécilia Obouo
Le travail de Cécilia Obouo est principalement basé sur l’exploration de nouvelles formes abstraites, textures et couleurs grâce à différentes techniques comme le dessin, le collage et l’impression en série. S’appuyant davantage sur l’expérimentation que sur les concepts, ses productions sont très intuitives, liées à ses émotions et ressentis au moment de la création. La sérigraphie et l’estampe, entre autres, lui permettent de jouer avec la matière et laisser place à des résultats souvent inattendus.
France Parsus
La pratique de France Parsus s’articule autour de la peinture et du dessin. Un des axes principaux de son travail est l’expérience du paysage, qu’il soit intérieur ou extérieur, réel ou imaginaire. Il y a toujours un rapport à la disparition, à ce qui empêche de voir, à ce qui n’est pas ou n’est plus visible. Quelque chose disparaît, que ce soit dû à des phénomènes artificiels, naturels, temporels ou encore mnésique. Son travail questionne aussi la manière d’occuper l’espace et le rapport aux images.
Anna Picco
Pour Anna Picco, l’acte de dessiner relève de la magie. Magie de faire apparaître par la simplicité d’une feuille de papier, et dans l’économie de moyen que représente le dessin au fusain, des espaces de récit faisant surgir simultanément la mémoire et l’imaginaire, le passé et le présent. Dessiner pour «sortir du noir», remonter des profondeurs les limbes de l’Histoire, du mystère, de l’enfance, des révoltes et esquisser les contours d’un monde autre.
Alice Suret-Canale
Alice Suret-Canale place au coeur de sa pratique le corps et sa traduction visuelle qu’est la figure. Les figures sont ainsi prises dans le tourbillon d’une métamorphose et le corps subit des mutations, s’hybride et s’agglomère avec d’autres organismes et est parfois submergé par la végétation. Ces scènes et paysages fantasmagoriques incarnent la possibilité d’une nouvelle ontologie humaine où l’Homme est pensé comme une multiplicité corporelle et pulsionnelle, immanente à son milieu.
Luce Terrasson
Le travail de Luce Terrasson avec le collectif CELA, marque les prémices d’une recherche technologico-poétique, où les rapports entre lumière, son et espace sont interrogés. Depuis, le dispositif technique tient une valeur propre dans ses travaux, l’objet est rendu indissociable de son sujet. La question de la représentation, devenue centrale, flirte avec celle de la vraisemblance, de l’ambiguïté et du paradoxe. Les processus de déphasage et d’altération participent ainsi à cette esthétique du trouble.
Karine van Ameringen
Le parcours de Karine van Ameringen, marqué par la vidéo, laisse aujourd’hui place à l’image fixe pour raconter ses histoires. Elle embrasse la photographie pour sa puissance narrative, la force de son silence et de sa poésie. Sa démarche est guidée par la recherche de nouvelles expériences du récit et le besoin de se raconter. Le réel – les enjeux identitaires, la question du regard ou encore le déploiement des corps – alimente son travail, entre photographie conceptuelle et abstraite.
Daniel Van de Velde
Par la sculpture, l’installation, la photographie, l’écriture, la poésie ou la vidéo, Daniel Van De Velde recherche les réponses les plus justes et les mieux adaptées aux propositions d’interventions et d’expositions qui lui sont faites. Ses œuvres installées en extérieur ou en intérieur donnent la mesure du lieu où elles s’inscrivent. Elles rendent esthétiquement manifeste, visible, l’énergie naturelle, physique qui est au fondement de notre univers.
Jingqi Yuan
La démarche artistique de Jingqi Yuan se situe à l’intersection de la création numérique, de l’exploration de l’espace et de la remise en question des perceptions. Il aspire à stimuler l’imagination et à ouvrir de nouvelles possibilités de compréhension de notre monde, en invitant les spectateurs à s’immerger dans des mondes virtuels où les frontières entre le réel et le virtuel s’estompent. Son objectif principal est de guider le spectateur à travers un voyage imaginaire et exploratoire, l’encourageant à réfléchir aux liens entre le réel et le virtuel, entre l’existence et la non-existence.