es premières interventions se situent dans le champs de la peinture. Le motif alors occupe une place essentielle, il assigne à la toile son autorité mais aussi sa présence en tant qu’objet, élément perturbant un certain bon goût. La couleur peut-être outrageuse, le motif rappelle celui des tapisseries, décoratif délibérément. Mais contrairement à une attitude cynique, l’intérêt se déplace et Béatrice Dacher s’interroge très rapidement sur la place qu’occupe la peinture dans notre univers quotidien. Quel est cet objet, élément parmi d’autres, qui compose notre paysage intime, source de vertige, de réminiscences ? On aura tôt-fait de reconnaître la dimension humaine de cette peinture, trop humaine sans doute au point qu’elle échappe au commentaire et aux catégories. Et c’est dans l’expérience la plus intime, la plus secrète, qu’il serait vigilant de trouver la force persuasive et critique en même temps qu’euphorique d’une telle mise à plat des éléments qui constituent le fait pictural. Devant ces toiles violemment et patiemment figuratives, ce qui vacille et mène au plus grand désordre c’est cette capacité à mettre en scène la peinture. Béatrice Dacher déplace désormais les genres.
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Texte Pierre Giquel (catalogue FRAC Pays de la Loire )