À gorge sèche, après la traversée, 2017

Pascale Rémita

1/5
Pascale Rémita, 2017, À gorge sèche, après la traversée, Tourinnes-La-Grosse, Belgique
Pascale Rémita, 2017, À gorge sèche, après la traversée. , Tourinnes-La-Grosse, Belgique
Pascale Rémita, 2017, À gorge sèche, après la traversée. , Tourinnes-La-Grosse, Belgique
Pascale Rémita, 2017, À gorge sèche, après la traversée, Tourinnes-La-Grosse, Belgique
Pascale Rémita, 2017, À gorge sèche, après la traversée , Tourinnes-La-Grosse, Belgique

À gorge sèche, après la traversée, 2017

Tourinnes-La-Grosse, Belgique Exposition Parcours contemporain : 13 Artistes 8 Lieux, du 4 novembre au 26 novembre 2017 commissariat Mehdi-Georges Lahlou (avec Thomas Jean)

« Et si, plutôt que de céder aux raccourcis, nous préférions les chemins de traverse ? À gorge sèche, après la traversée rassemble des artistes habités par le déplacement : qu’ils cultivent des racines d’ici ou loin de là, qu’ils se réclament de leurs origines ou qu’ils les laissent hors sujet, ils ont en commun d’envisager poétiquement le monde globalisé, malaxant leurs identités multiples, remodelant à loisir leurs cultures doubles ou triples, et se jouant des distances, qu’elles soient physiques ou métaphoriques. Ils dressent des passerelles et des ponts dans tous les sens. Ils débroussaillent des zones grises, à moins qu’ils ne souhaitent nous y semer. Ils nous entraînent dans des voyages intimes ou des odyssées collectives qui nous laisseront tour à tour éberlués, abasourdis, émerveillés, exsangues, voire même asséchés, mais qui redoubleront notre appétit et notre soif du monde. Au détour d’une ferme, d’une chapelle, d’un sentier, d’un étang, Tourinnes-la-Grosse nous apparaîtra alors comme une cité où tous les ailleurs semblent infiniment proches et où le détour, voire la déroute, nous font avancer. »

Sur l’exposition de Pascale Rémita : »Enfant surtout, on s’interroge sur ces éléments familiers mais étranges du paysage : où se trouve réellement l’horizon ? Quelle est vraiment la matière des nuages ? Quelle est cette mutation entre ce que mon œil voit fixement et ce que je regarde défiler ? Quelque chose de cet état de questionnement sensoriel nous rattrape. Plus encore, ce sont les zones de rencontre entre les éléments qui nous attirent. Nous allons vers ces espaces poreux de contiguïtés entre l’œil, la mémoire, l’imaginaire et le paysage. On ne sait plus trop où commence l’un et où s’achève l’autre. Les accords de matières suscitent des récits, rappellent des souvenirs, embrayent des imaginaires. Espaces, temporalités et perceptions se conjuguent. L’œil s’ancre au paysage et voyage, la partition l’emporte. Les lignes, les détails et les arrière-fonds, les variations des textures et des lumières donnent aux images une consistance qui se rapproche tantôt de la peinture, tantôt des premières images cinématographiques. Mais la traversée sensorielle se double vite d’une interrogation sur nos rapports visuels actuels au monde. Inévitables, les représentations façonnées par les médias se posent dans la mémoire , contaminent et déterminent, elles aussi, la perception du monde dans un réseau d’échanges infini. Le mirage, peut-être, dérive d’un plan-séquence où tout affleure imperceptiblement. Et l’œil, cette chambre noire où s’organisent les images, se révèle une zone de liaison mouvante avec le monde. »

Texte de Pauline Meunier