Le titre de cette exposition est un collage entre deux évènements qui ont eu lieu a plus d’un siècle d’écart.
Premièrement, Malévitch.
En 1915 à Saint Petersbourg, Kasimir Malevitch montre son premier carré noir dans l’ «Exposition 0.10» qu’il organise. D’autres formes, noires ou de couleur vives, sont également présentes dans l’ensemble de 39 tableaux qu’il expose. Plus tard, lorsqu’il enseignera à Vitebsk, il incitera ses étudiants à faire de la ville le support de leurs expériences artistiques : affiches, murs peints, tramways… s’orneront de ces formes simples : des carrés noirs comme outils visuels qui symbolisent un monde nouveau.
Ensuite, une banderolle. Celle déployée par les participants au Black bloc lors de la manifestation du 1er mai 2018 : «Le black bloc colore nos vies». Que veut dire cette phrase ? Il faut avoir vécu à Nantes ou à Rennes pour appréhender ce que fut un phénomène massif (il s’est vu également à Paris ou dans d’autres villes mais dans une moindre mesure) : des litres de peinture de couleur projetés sur les façades des banques, des bâtiments institutionnels (Mairie), sur les murs de la ville, dans un geste de révolte anti-capitaliste.
Les formes utilisées pour cette exposition sont directement empruntées au répertoir de Malévitch. Si j’ai utilisé des formes similaires auparavant, ici la citation est directe.