De terre, je deviens logis, pour redevenir terre. Heureusement ici et là, à travers le monde, quelques traces de ce patrimoine ont subsisté. Reliques du bâti, aujourd’hui, à l’heure d’un soupçon de revers écologique nécessaire, elles nous hèlent sans vengeance, nous qui les avons oubliées et détruites sans malaise au nom du modernisme. Cette terre, façonnée à la main, est vraiment l’empreinte de l’homme dans son « home sweet home ». Vivre sur terre, habiter la terre, en allant au plus court, au plus simple, sans dictate de la forme, sans doute est-ce plutôt ça l’architecture ? La terre pour s’abriter du chaud, du froid, de la pluie, du vent, mais aussi la terre pour s’abriter du regard extérieur dans son espace intime. Un endroit ou l’on est chez soi avec les siens, ou l’on peut parler librement, se vêtir simplement et ne pas craindre le regard inquisiteur de l’autre. Sans doute le sujet est-il là.
Lucas Grandin
Architecture(s), espace visible, espace sensible, 2016
Carrefour des Arts La Chapelle Urée Une Expo/résidence de Camille Thibert et Lucas Grandin.