Biscarrosse, 2014

Vincent Mauger

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Vincent Mauger, «Biscarrosse», 2014, photographie : VM
Vincent Mauger, «Biscarrosse», 2014, photographie : VM
Vincent Mauger, «Biscarrosse», 2014, photographie : VM
Vincent Mauger, «Biscarrosse», 2014, photographie : VM

Biscarrosse, 2014

Collège Nelson Mandela 1% artistique associé à la construction du Collège Départemental de Biscarrosse

Ma proposition d’ordre sculpturale est composée de deux volumes en bois évoquant par leur forme, l’univers des minéraux aussi bien que celui des végétaux. Elle constitue une transition entre l’espace architectural des bâtiments et l’espace paysager entourant le collège en venant s’inscrire sur le gazon à proximité de la cour.

Les deux volumes sont construits par une succession de tranches composées de chevrons en pin espacées d’une façon régulière. Ces tranches sont assemblées suivant un angle régulier de 30° les unes par rapport aux autres créant ainsi une surface ajourée au graphisme très riche. Cette texture du volume rappelle des formes tout à la fois végétale et technique voire technologique. Les tranches des volumes sont assemblées de façon oblique pour donner un aspect de mouvement à l’ensemble des formes et de leur surface, créer un jeu optique d’ombre et de matière. Cette proposition plastique est en adéquation avec l’esthétique et l’éthique du bâtiment ; elle utilise un matériau naturel, le bois issu de forêts qui sont gérées durablement, label PEFC. Installée à proximité de la cour de récréation cette oeuvre contribuera à renforcer l’identité de l’établissement

Des chevrons plus longs prolongent l’organisation structurelle des formes et décollent celles-ci du sol d’une façon dynamique. Ils permettent aux formes de grandes dimensions de paraître légères et presque immatérielles, bien que le matériau les constituant soit très présent. Les deux formes entretiennent un dialogue l’une par rapport à l’autre et crée un espace très dessiné constituant une invitation faite au public du collège d’en expérimenter les différents points de vues. Cette proposition recrée également un lieu accueillant comme peut le constituer un grand arbre ou une grosse pierre auprès de laquelle on se sent bien au sein d’un parc ou d’un jardin. En ce sens, elle est une version modifiée des rocailles présentes dans de nombreux parcs et jardins. Elles constituent un point de repère à l’intérieur du collège en proposant un espace auprès duquel on apprécie de faire une pause et de se détendre.
Le bois constituant les volumes va se patiner et griser au cours des années donnant à la sculpture un aspect de plus en plus proche de la roche rejoignant ainsi de nombreuses légendes et histoires relatant la transformation d’un élément vivant ou naturel en pierre.
Ces deux volumes ont une organisation interne très structurée en opposition avec leur apparence extérieure. Cette fabrication de la sculpture fait écho à l’univers des sciences et de la connaissance qui nous aide à concevoir notre environnement en nous permettant d’explorer et de chercher à comprendre les organisations internes et structurelles des formes et des volumes qui nous entourent. Elles créent un support métaphorique de l’enseignement et de ses principes qui nous permettent d’appréhender la complexité des choses par leur schématisation positive.

Cette proposition interroge l’idée d’architecture et d’urbanisme en utilisant des matériaux de construction pour formuler des fragments de paysage jouant sur le décalage des rapports d’échelle et invitant au déplacement aussi bien physique que mental. Il s’agit de mettre en place un processus, un système de construction simple, et de donner à voir une proposition ouverte réalisée à partir de ce système. Les principes d’assemblages, de montages des pièces restent visibles ; ainsi l’observateur peut s’en emparer mentalement et s’imaginer poursuivre la construction aussi bien qu’en modifier la configuration.

Le bois reste identifiable mais la façon de l’utiliser crée un décalage par rapport à son aspect ordinaire. Ces sculptures constituent des sortes d’ébauches, de croquis se développant dans l’espace. Ainsi à l’intérieur de la cour on découvre des morceaux de paysages, en quelque sorte des prolongements de l’espace, concrétisant à la fois des images mentales et un lieu propice à la réflexion.