Blob!, 2018

Vincent Mauger

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Vincent Mauger, 18, BLOB!
Vincent Mauger, «Blob!», 2018, photographie : Aurélien Mole
Vincent Mauger, «Blob!», 2018, photographie : Aurélien Mole
Vincent Mauger, «Blob!», 2018, photographie : Aurélien Mole
Vincent Mauger, «Blob!», 2018, photographie : Aurélien Mole

Blob!, 2018

Galerie Bertrand Grimont Paris commissionership Marion Zilio & Bertrand Grimont

Présentation et production de l’œuvre à l’occasion de l’exposition à la galerie Bertrand Grimont
du 28 avril au 16 juin 2018 / BLOB! (CUR. MARION ZILIO & BERTRAND GRIMONT)
Vincent Mauger, Nelson Pernisco, Victoire Thierrée, Anne-Charlotte Yver

« Les modules réalisés en matériaux de récupération par Vincent Mauger, progressent de manière intrusive et inductible à la galerie. Les panneaux de médium brisés ou découpés sont assemblés selon des formes ouvertes, mais solidaires les unes des autres. En dépit des matériaux bruts dont il distord et expérimente la plasticité, ses œuvres procèdent de modélisations informatiques et d’imageries scientifiques lui permettant de spatialiser les éléments en autant de variables que de possibles. Il exploite ainsi un principe de construction empirique fondé sur des lois géométriques, dont il peut programmer les rythmes et perturber la lecture. La matière joue, en retour, un rôle actif dans la création de sa propre forme et impose ses propres contraintes au logiciel. Prises dans un cycle expansif, ces sculptures érigent une sorte de paysage biomorphique et évolutionniste, évoquant parfois des alvéoles d’abeilles ou les arcanes complexes d’un espace mental.»

Marion Zilio (commissaire de l’exposition)

Référence au jeu de construction créé par Ray et Charles Eames en 1952
L’ œuvre reprend le principe du jeu de construction développé par le couple de designer Ray et Charles Eames. Ce jeu est constitué à l’origine de cartes graphiques ou colorées munies d’encoches permettant leurs emboîtements faciles et de multiples possibilités d’assemblages de ce module.

Une réinterprétation radicale.

Dans le cas de cette sculpture, contrairement au jeu d’origine, les cartes sont d’une couleur identique, un gris anthracite uniforme. Grâce à cela, un jeu d’ombre très riche se crée grâce aux multiples orientations des plaques et à leurs superpositions. L’aspect architectural et graphique de la construction est renforcé par l’unité colorée de l’ensemble contrastant radicalement avec les visuels, les «good stuff», qui ornaient le jeu d’origine. La forme devient une abstraction et revendique pleinement sa nature d’assemblage proliférant.

Transgression, construction et déstruction.

Afin de bouleverser, d’enrichir et de questionner la nature du jeu rigoureux, une grande proportion des cartes ont été cassées, comme déchirées. Ce geste iconoclaste et destructeur permet de générer de nouvelles formes et des structures au contour et à la silhouette plus variée et irrégulière. Cette modification est créatrice d’un jeu alternatif.

Un jeu ambivalent, assemblage ludique, construction de la ruine et prolifération.

Cet acte questionne la sacralisation des règles et de leur respect, ainsi que le reyclage concret et conceptuel dans l’art comme dans l’architecture. Cette sculpture se construit par prolifération dans l’espace; elle joue avec celui-ci et s’adapte au contexte. Le volume réduit des éléments une fois conditionné permet une commodité de transport et créé ensuite la surprise par la facilité de son déploiement dans le lieu qui l’accueille. A l’instar du jeu d’origine, l’assemblage de l’installation est ludique cependant, sa nature et sa présence questionne notre rapport au déploiement urbain, à la ruine et à la reconstruction perpétuelle de notre environnement.

Matérialité complexe et dynamique imprévisible.

Matière sombre, titre de l’œuvre, tout en décrivant la matérialité concrète de la sculpture, évoque une catégorie de matière hypothétique, invoquée pour rendre compte de certaines observations astrophysiques.
On déduit la présence de la matière sombre par son action sur son environnement sans pouvoir directement l’observer. Ce titre évoque la dynamique urbaine dont une partie est souterraine et imprévisible, qui pourtant influe et modèle le paysage de la cité et son organisation par une somme infinie de petites actions individuelles.