Faire des pieds et des mains, ou ce qui est inhérent à tout mouvement contestataire.
J’ai employé pour cette sculpture une construction « grotesque » (allusion à l’art de la grotesque). On retrouvait dans les fresques de cet art, des chimères, des individus acéphales, etc.
Dans ce rapprochement direct du poing et du pied la « hiérarchie du corps » est importante. En assemblant ces deux parties ma volonté était de créer un « court circuit ».
Souvent les symboles restent, mais l’objet même des combats s’est retrouvé évacué. Le symbole est donc vidé de son sens, il est désactivé. On les retrouve alors sur les tee-shirts, il devient un faire-valoir, un objet plus mimétique que militant.
Ma proposition tente de réactiver ce symbole. Celle-ci révèle que quoi qu’il advienne, la lutte pour quelque cause qu’elle soit est intrinsèquement liée à tout corps, individuel et social. Ainsi malgré quelques marqueurs de progrès, les soulèvements contestataires appartiennent à un cycle et à une révolution qui les englobent, condamnant celle-ci à se renouveler perpétuellement avant d’être digérée de nouveau.