Les photographies de Camille Hervouet interrogent le rapport et l’attachement à l’espace habité. Porteur de l’histoire des hommes qui l’ont habité, le paysage révèle la fragilité et la permanence de notre relation aux espaces et au passé. Sur le territoire du parc national Forillon parcouru lors de sa résidence en 2016, il ne reste de l’époque habitée par les hommes que quelques traces disséminées dans le paysage pour les regards attentifs. Elle y a capté la neige comme un blanc, un trou dans l’image, qui produit un effet d’effacement et de disparition du paysage, évoquant un territoire qui s’échappe et s’absente le temps d’une saison.
Au sein de ces paysages hivernaux évoquant un espace vierge, Camille Hervouet intègre une image construite comme une histoire réassemblée où les liens se révèlent par le blanc et les silhouettes dessinées d’après des photographies d’anciennes maisons de Forillon. Ses photographies traduisent une expérience de l’absence où les signes et les légères modifications de l’image attestent de la présence passée d’une habitation, autant que des vides réels et symboliques laissés par la destruction, la disparition de ces maisons.