S’il a fait du décentrement du point de vue imposé le cœur de son travail, c’est pour mieux nous entraîner dans ses négociations avec le réel orthonormé qui est le nôtre. Samuel Paugam joue avec la planéité qui nous retient pour nous rappeler que le monde n’a pas toujours été euclidien et que l’on ne doit pas se laisser prendre au piège du trompe l’œil.
De ce volume qui rejoue l’idée de l’illusion peinte à cet écran noir— en fait un aquarium empli de liquide sombre, il s’agit toujours plus de la présence d’un espace que de sa représentation.
Ainsi cette citation extraite d’un ouvrage de Marie-José Mondzain, « le deuil de la nuque », explique-t-elle, à mi-parcours, le parti pris de Paugam: oublier que nous ne pouvons, de notre regard, fixer qu’un point à la fois. Comme lorsque nous déambulons autour de cette troublante maquette sur trétaux, dont certains éléments à échelle 1 (capteurs de présence, ampoules) semblent faire entrer notre corps dans cet espace d’un mètre sur un.
Espace que nous ne pénétrons d’ailleurs jamais réellement puisque le système des capteurs ayant été inversé, la lumière s’éteind à notre approche, donnant l’impression qu’elle suit notre progression. Où comment redécouvrir les volumes pris dans les images .
Aude LAUNAY