Élise Hallab explore les potentialités des encres naturelles à partir de cueillettes et de collectes de végétaux. Ses travaux artistiques questionnent les notions de paysage, de couleur et de saisonnalité en relation avec la matière première.
À Madrid, elle sillonne les paysages et en saisit les formes, les couleurs. Espaces tampons, filtres entre l’intérieur, l’intime, et l’extérieur, ils offrent, comme les moucharabiehs, une perception fragmentée de l’espace urbain.
Par différents dispositifs, Élise Hallab met en scène grâce à la lumière, les richesses géométriques et colorées des ornements et des jardins. C’est leur essence qu’elle cherche à saisir. Son écriture n’est pas celle des mots mais des teintes puisées dans les plantes.
À partir de cueillettes automnales réalisées dans les parcs historiques et jardins collectifs madrilènes, elle en extrait des jus pour réaliser les encres de ses compositions où s’exprime la vibration du sophora, des bogues de châtaigniers d’Inde, du brou de noix. Un détour par Elche, dans la province d’Alicante, lui permet de relire les recettes ancestrales des couleurs de l’écorce de grenade, qui dans le mythe de Perséphone provoque l’apparition du cycle des saisons.
Virginie Bourget, 2024