Ma chère petite Gin’,
Depuis ma dernière lettre, je suis gêné pour t’écrire ; j’attends pour me déterminer d’avoir reçu une réponse à ma lettre. Comme tu le sais, depuis quelques temps, je suis beaucoup moins enthousiaste ; je doute de tout, de mes sentiments, du bonheur… Je suis tombé très bas. Il y a quelques temps déjà, je voulais t’écrire cela, mais j’hésitais. Cependant, j’estime qu’il est plus honnête de te faire part de mes doutes. Gin’, je vais essayer d’avancer ma perm’ afin de te revoir. Il faut à tout prix que nous nous revoyions afin d’arranger cela. J’ai besoin d’être près des gens pour aimer. Je ne vis pas avec des souvenirs, surtout quand ils sont aussi réduits que les nôtres. Ma Gin’, comment vas-tu me juger ? J’ai honte et j’ai mal à la fois. Je lutte depuis deux mois pour essayer de m’accrocher à toi et malgré tout tu glisses dans mon souvenir… J’essaie vraiment de recréer ta présence. Gin’, je suis un instable, je suis en pleine crise ; si je reste ici, je crois que je vais devenir fou. La solitude ne me vaut rien : je croyais qu’elle m’aurait permis de me rapprocher de toi alors qu’au contraire, elle me fait désirer une vie agitée, effrénée, que tu ne souhaites pas. Gin’, cette séparation a fait beaucoup de mal… Réponds-moi. Préfères-tu que nous espacions nos lettres ou veux-tu que je t’ecrive comme avant ? Autre chose : mon père est malade et ma mère se désespère. Je ne sais plus où donner de la tête.
Je t’embrasse.
Georges.