Le papier peint produit grâce au savoir-faire unique de l’Atelier d’Offard concrétise un projet que l’artiste rêvait de réaliser depuis trente ans, depuis que les cerises sont venues occuper l’espace de ses toiles. La cerise est un motif qui apparaît dans sa peinture de façon régulière, prolifique et quasi-obsessionnelle depuis 1975. Ce sujet gourmand et insolite alimente la majeure partie de son œuvre jusqu’à aujourd’hui. L’organisation du sujet en motif décoratif, le rapport entre le fond et la forme, mais aussi les similitudes entre la pratique picturale de Jacques Halbert et les techniques de réalisation traditionnelle du papier peint, procédant par succession d’aplats, en font un support évident pour l’artiste. Le papier peint permet de donner à son travail une dimension environnementale, de dépasser les limites du tableau pour atteindre une sorte de « all-over » immergeant le spectateur dans la vision de l’artiste.
Jacques Halbert a commencé à peindre des cerises alors qu’il était encore étudiant à l’Ecole des Beaux Arts de Bourges. Ce fruit coloré lui permet alors d’introduire de l’humour et un point de vue railleur dans l’environnement de la peinture abstraite de l’époque, que le jeune artiste ressentait comme terriblement austère. Ce sujet l’amènera également à développer un travail de performance qui constitue l’autre part importante de son travail. Proche du groupe Fluxus, il lie volontiers peinture et performance, notamment pendant les vingt années que l’artiste a passées à New-York
jusqu’à son retour en Touraine depuis quelques années.
Depuis 1999, l’Atelier d’Offard, fabrique du papier peint à la planche, une technique qui a cessé d’exister dans les années 1940, remplacée par l’impression à la chaîne et la sérigraphie.
L’atelier intègre les technologies nouvelles au cœur d’une technique traditionnelle manuelle. Du dessin, même à l’état de simple projet, à la livraison du produit fini, l’Atelier d’Offard réalise sur mesure et sans sous-traitance tout type de papier peint. N’utilisant pas de planches d’époque, l’atelier recrée de nouvelles planches à partir de documents originaux, qui permettent ensuite de reconstituer des papiers peints anciens. Un savoir-faire unique en France qui s’exporte aujourd’hui aux Etats-Unis et dans toute l’Europe.
Le “papier peint” de Jacques Halbert est produit par l’agence d’artistes du Centre de Création Contemporaine (CCC) de Tours avec l’aide à la production de la région Centre. Cette opération bénéficie du soutien de la chambre des métiers et del’artisanat d’Indre-et-Loire.