Exposition au Bon Accueil du 11 mai au 1er juillet 2007 (Site Expérimental de Pratiques Artistiques),
L’artiste, le topologue et l’arpenteur.
Autrefois, la topologie était appelée: « analyse de situation » (analysis situs) et était synonyme de « géométrie de position ». A la vision des oeuvres de Vincent Mauger, il semble que le mot ait retrouvé ses anciens sens. Ici c’est le jeu ouvert des surfaces dans l’espace qui prédomine.
Lors de la conception virtuelle, la modélisation numérique de surfaces imaginées construit des espaces abstraits mais crédibles. Ces épures – ou dessin en trois dimensions – renvoient à des paysages autonomes, quelquefois animés, quelquefois arrêtés. Ils possèdent leur propre temps, non connoté, sans référence à l’actualité ou à la modernité des objets ou architectures qui nous entourent. Ces paysages mentaux sont créés pour eux-mêmes, laissant croire à leur intemporalité.
Dans le passage à la sculpture, seul le matériau dit quelque chose de notre époque. apparues dans les années 50, les planches de mélaminé sont employées par l’artiste pour leur qualité matériologique, après une étude techniqueet esthétique poussée de leur capacité à servir le projet. La surface se fait sculpture au prix de cette adéquation. Une fois le mariage entre simulation virtuelle et propriété physique consumé, le déploiement s’opère. La salle d’exposition ne reçoit pas une oeuvre, elle est plutôt contaminée, colonisée par le jeu de construction.En effet, Vincent Mauger pousse l’envahissement du paysage mental aux limites du lieu, bouleversant ses proportions et ses usages. Sans psychologie, il fait du visiteur l’arpenteur d’une vue de l’esprit, sans repères autres que ceux donnés par l’espace sculpté.
Simon Artignan
L’installation de Vincent Mauger au Bon Accueil est réalisée dans le cadre de sa résidence à Rennes en avril 2007.
A l’occasion de cette exposition, l’artiste produira une série de sérigraphie [productions : S.E.P.A et la Presse Purée (Association de sérigraphie hébergée au Bon Accueil)]