Sanderson est une toute petite ville texane de bord de route, quasi fantôme, longée par la ligne ferroviaire de l’union pacific. Lors d’un arrêt à la station d’essence, j’ai réalisé les prises de vue d’un convoi de marchandises ,offert au regard des vaches et sédentaires, dont la finalité m’apparue énigmatique.
La blancheur fantomale des éléments d’une construction irrésolue transportés par ce train m’a suggéré ce projet vidéo où le montage joue d’une expérience subliminaire entre le jour et la nuit, des marchandises physiques et des modélisations, des apparences civiles et militaires…
“les trains font du cinéma et projettent leur marchandises dans la plaine et dans nos crânes ”.
Je voyais alors deux trains qui s’écoulaient l’un dans l’autre comme deux rêves imbriqués où la peau des éléments blancs photographiés mue-ait en des modèles civils et militaires mélangés, se dégradait en éléments écorchés, froissés, troués; éléments de décor ou leurre destinés à un théâtre d’opération, un studio à ciel ouvert. Peut-être un projet.
Ida dit: « …quoi qu’on en dise , c’est quand même une zone de guerre ».
Le son du train de nuit du début de la vidéo, enregistré dans une autre ville, enveloppe la pulsation , le passage des autres trains qui se moulent dans sa durée.